jeudi 8 octobre 2009

L’herbe n’est pas toujours plus verte à Pékin


Du 21 au 24 février 2001, Pékin recevait la visite officielle des membres de la commission d'évaluation du Comité international olympique (CIO) afin d’apprécier la candidature de la ville aux Jeux Olympiques de 2008.

Elle s’était faite belle pour l’occasion, malgré une fin d’hiver prise de smog et une température froide. J’ai encore en tête les clips télé montrant les travailleurs d’entretien de la ville affairés à balayer les rues et surtout, à peinturer à l’aérosol la pelouse de la ville pour lui donner un bel éclat vert. Peu importe les saisons, peu importe les éléments, la pelouse sera verte pour la visite du CIO!

Les reporters et autres commentateurs étrangers n’avaient pas manqué de soulever ce point. Le traitement était tantôt cocasse (de style, « Ils sont fous ces Chinois !»), tantôt hargneux. Certains n’avaient pas hésité non plus à en faire une métaphore de la gestion que faisait le gouvernement de la situation des droits de l’homme et autres choses qu’il tentait de soi-disant cacher au CIO.

Bref, un traitement médiatique classique en son genre.

Pendant ce temps, plusieurs années plus tôt...
Il y a de cela quelques semaines, je regardais Tout le monde en parlait à Radio-Canada, cette émission qui plonge dans les archives de la société d’état pour nous faire revivre des événements marquants de l’histoire du Québec. L’épisode en question portait sur l’Exposition universelle de 1967 tenue à Montréal. Et on y rapportait un fait plutôt cocasse, corroboré par le Centre d'histoire de Montréal.

L’Expo de Montréal a été inauguré en avril. Vous qui connaissez nos fraîches températures printanières et qui savez la verdure plus que timide en ce temps de l’année, vous devinez ce qu’on a fait? Je vous le donne en mille :
« La tourbe de la Place des Nations, lieu des cérémonies d'ouverture, n'avait pas eu le temps de verdir en ce mois d'avril un peu frisquet de 1967. C'est alors que le jeune horticulteur en chef, Pierre Bourque, eut l'idée de peindre la pelouse d'un beau vert printanier pour les cérémonies d'ouverture! »*
Quand on sait l’amour de Pierre Bourque pour la Chine et les bonnes relations qu’il y a entretenues plus tard à titre de maire de la ville (de 1994 à 2001), c’est à se demander s’il n’a pas personnellement révélé son truc aux Chinois!


Simon Hobeila à Montréal

*Cette citation est tirée de cette page du Centre d’histoire de Montréal sur l’Expo 67. On y apprend entre autres que plusieurs tonnes de DDT ont été répandues dans le St-Laurent pour combattre la prolifération des « mannes » et que la Ville créa l'Office de l'Embellissement de Montréal pour cacher ses taudis. Comme quoi les Olympiques, plus ça change, plus c'est pareil.

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