mardi 15 décembre 2009

Entre fiction et réalité, la télésérie蜗居



Un texte de Charles Hudon

Ayant pourtant battu tous les records de cotes d’écoute à Shanghai et ayant attiré une attention sans pareille dans le reste du pays, la télésérie préférée des Chinois vient d’être retirée des ondes. Le 22 novembre dernier, après avoir diffusé 10 des 35 épisodes de 蜗居 (woju, l’étroitesse du logement), « la chaîne de télévision jeunesse de Pékin » (北京台青少年频道) annonçait qu’elle mettait un terme à la diffusion de la populaire série. Dans les jours qui suivirent, la grande majorité des chaînes de télévision chinoises emboitèrent le pas. Sur le web, les internautes sont furieux. On prétend que ce serait le réalisme avec lequel la série dépeint la réalité des jeunes adultes vivants dans les grandes villes chinoises qui aurait mené à son interdiction. Certains officiels avouèrent d’ailleurs à mi-mots que la réalité étant déjà ce qu’elle est, il serait inutile d’en remettre en l’exposant quotidiennement au petit écran. 蜗居 serait en quelques sortes nuisible à l’érection d’une société harmonieuse. Le gouvernement a, bien entendu, démenti la rumeur. Selon les responsables, les rubans auraient tout simplement été abimés, affirmation qui n’a convaincu personne.

dimanche 6 décembre 2009

Plaidoyer pour une Chine verte

Un texte de David Ownby

L’avenir de la planète est dès maintenant aux mains des Chinois.

Pourquoi?

Premièrement parce que Kyoto n’a pas très bien marché. En dehors de l’UE, les seuls « succès » obtenus sont le fruit des crises (en Europe de l’Est et en Russie, entre autres) qui ont « déchauffé » les économies locales au profit des conditions climatiques. Deuxièmement parce que si Obama aimerait tourner la page pour que les EU assument enfin leurs lourdes responsabilités, il est handicapé par le refus de l’opposition conservatrice de se départir de la vision nombriliste de Bush-Cheney-Palin (et surtout de son utilité électorale dans la politique de blocage chère à la droite américaine). Les propositions—aussi modestes soient-elles—du Président américain risquent d’avoir du mal à sortir du Sénat. Et, finalement, parce que la Chine est devenue, depuis 2007, la plus grosse contributrice au réchauffement de la planète du fait de son économie, elle aussi surchauffée, et dont le carburant principal reste toujours le charbon. Cette « place d’honneur », la Chine risque de la garder longtemps, ce qui changera la donne pour tous.