jeudi 15 juillet 2010

Apple et le développement du syndicalisme en Chine

Un texte d'Émilie-Anne Leroux

Cette semaine, j’ai le plaisir de pouvoir assister à une semaine au complet de conférences et d’analyses de spécialistes sur divers sujets différents par rapport à l’actualité chinoise : droit, économie, politique, environnement, syndicalisme, etc.

C’est justement de ce dernier sujet que je voudrais discuter en ce court texte. La présence grandissante et la puissance économique de la Chine sont indéniables, et nous Occidentaux ne savons pas trop comment s’y prendre. Entre autre, plusieurs « China Watchers » tiennent dur comme fer à l’idée que, tant que progressera le développement économique de la Chine, ainsi suivra la démocratie. J’ai toujours été un peu réticente à penser que cette suite allait de soi, mais je n’ai jamais vraiment eu autant de doutes que maintenant.

En fait, il semble y avoir une grande répugnance pour la politique en générale dans la société civile chinoise. Les jeunes chinois ne rêvent plus à la démocratie comme leurs prédécesseurs l’ont si ardemment fait en 1989 ; ils veulent être businessman ou économiste. C’est là où se trouve le futur, et, pour l’instant, c’est ce qui marche pour la Chine : la croissance économique. Mais ça, c’est tout un autre sujet de débat…

lundi 3 mai 2010

Sauvés par la pluie !



Un texte de Charles Hudon

Un désastre à la fois ! Comme si Dame Nature avait voulu donner un répit au gouvernement chinois après le récent tremblement de terre qui eut lieu dans la province du Qinghai, la pluie tomba finalement sur le grand Kunming. 23 avril, 20h30, en plein milieu d’un cours, le tonnerre se fait entendre. La quasi-totalité des étudiants se ruent à la fenêtre. Un orage! Et tout un! De mémoire, il n’avait pas plu depuis le mois de septembre. Déshabitué, je n’avais bien évidemment pas amené mon parapluie avec moi. Je rentrai au dortoir trempé, mais je m’interdis de me plaindre en pensant aux millions de Chinois qui manquaient jusqu’ici cruellement d’eau.

Serait-ce la fin du temps sec ? Nous l’espérons tous. Il faudra définitivement beaucoup d’eau pour abreuver un Yunnan où les précipitations, déjà normalement peu fréquentes en hiver, ont cette année presque complètement disparu. La pire sécheresse en plus de 100 ans. La situation était si anormale et désastreuse que la nouvelle fit vite le tour du globe. Un appel en provenance de mes parents, inquiets, me fit prendre connaissance de cette couverture médiatique.

Je les rassurai en leur disant que je n’avais pas été directement touché par ce débalancement climatique. Quelques inconvénients mineurs certes, mais contrairement à plusieurs autres villes et villages de la région, Kunming n’imposa pas de coupure en eau à ses résidents. Curieux, je leur retournai ensuite la question. Est-ce que vos vies ont été affectées par cette sécheresse? Ils ne prirent pas ma question au sérieux. Pourtant, je l’étais...

lundi 22 mars 2010

Les Chinois mangent du chien. Et du chat. Voilà.

Un texte d'Émilie-Anne Leroux

Parfois, aller dans un restaurant chinois avec des non-sinophiles me paraît difficile. Défendre la salubrité qu’ils remettent constamment en question ainsi que l’hygiène, l’âge minimal de leurs employés, la légalité de leurs ingrédients. J’trouve ça assez fatiguant de devoir répondre à leur « il va sûrement y avoir du chat dans ces saucisses! » Auparavant, je les rassurais en leur disant que non. Depuis le 26 janvier, je ne suis plus certaine quoi dire...

Ça a commencé par un petit article dans The Economist, duquel je suis une fidèle lectrice. Off the menu est le titre de l’article révélant ce qui est sûrement le plus intéressant pour les Cccidentaux des sujets abordés durant la session 10 de la plénière du PCC. Ma curiosité a été piquée, surtout ayant étudié le droit depuis un an.

Que reste-t-il de la fraternité révolutionnaire en Chine?



Une analyse de Charles Hudon

Depuis leur abdication du pouvoir en mai dernier, les maoïstes népalais redoublent d’efforts dans le but de faire tomber le gouvernement. Leur stratégie : créer le chaos social par l’agitation et la violence. Plaçant généralement la stabilité régionale en tête de ses priorités, la Chine aurait raison de voir d’un mauvais œil ces événements. Les propos récemment tenus par Prachanda, leader du parti maoïste, laissent cependant penser le contraire. De retour d’un voyage de ressourcement dans le pays de Mao, il confiait aux médias que les tumultes causés par son parti profiteraient en fait de la bénédiction chinoise. La Chine s’étant officiellement retirée de la politique révolutionnaire depuis 1979, ces révélations nous amènent à nous questionner sur la nature des relations qui unissent aujourd’hui ces deux acteurs.

lundi 8 mars 2010

Quitter la Chine pour aller rejoindre les maoïstes…



Un texte de Charles Hudon

Le mois de février permet généralement à une majorité de Chinois de prendre des vacances. Les travailleurs profitent d’une semaine de congé pour célébrer le nouvel an, tandis que les étudiants se reposent pendant près de 5 semaines en attendant le début du semestre printanier. Il n’est donc pas difficile d’imaginer que le deuxième mois de l’année se transforme habituellement en période migratoire. Pour les étudiants étrangers, la situation est la même. Cette année, j’ai profité de mes vacances hivernales pour me rendre au Népal, pays où l’héritage intellectuel de Mao Zedong jouit d’une influence considérable, n’ayant d’égal dans aucune autre région du monde.

Les Maoïstes népalais ayant quitté le pouvoir il y à peine 10 mois, je m’attendais à voir des marques évidentes d’un Népal « sinisé ». À peine descendu de l’avion, je comprenais que les affinités idéologiques qui pouvaient potentiellement rapprocher le parti le plus important au sein de l’assemblée consultative népalaise et la Chine faisaient figure de poids plume face à tout ce que représente le géant indien pour le Népal. En effet, les liens culturels et historiques qui unissent ces deux voisins depuis des temps immémoriaux, couplés à d’importants et réguliers contacts humains ainsi qu’à des relations économiques florissantes, donnent au Népal des airs de véritable banlieue indienne.

mercredi 20 janvier 2010

Chine, ANASE, Asie de l’Est : les temps changent…

Une analyse de Charles Hudon

« La création de l’ANASE se veut une forme déguisée d’encerclement militaire...le fruit le plus lamentable de l’impérialisme antichinois ».

Le Quotidien du peuple 12 août 1967

Un peu plus deux semaines après l’arrivée de la nouvelle année, rien n’avait encore changé dans le sud de la Chine. Le prix d’un kilo d’oranges oscillait toujours autour des 3 RMB (autour de 50 sous), un kilo de tomates se vendait toujours à peu près 4 RMB… Tout semblait normal, les marchands ne paraissaient pas particulièrement préoccupés. Même s’ils l’avaient été, cela aurait-il vraiment changé quelque chose?

Le premier janvier 2010 marquait l’entrée en vigueur d’une vaste zone de libre-échange qui unit dorénavant la Chine aux dix pays de l'Association des Nations du Sud-est asiatique (ANASE). L’accord devrait permettre à la Chine de sécuriser davantage son accès aux ressources naturelles de cette région tout en facilitant l’exportation de sa production manufacturière. Dans les provinces du sud par contre, on s’inquiète des impacts qu’aura, à court terme, la création de cette nouvelle zone sur l’économie locale. En facilitant l’importation de produits agricoles en provenance de la Thaïlande, du Vietnam, de la Malaisie et de la Birmanie, l’accord risque d’avoir des effets néfastes sur les petits producteurs, qui représentent encore une proportion importante de la population totale de provinces comme le Yunnan et le Guangxi.

jeudi 14 janvier 2010

Pouvoir responsable : C’est vraiment du Chinois!!!

Une analyse de Charles Hudon

Le 21 décembre dernier, le Telegraph de Londres titrait : "Nous avons besoin que la Chine agisse en 'Pouvoir Responsable'". "Pouvoir responsable"… voilà un concept prometteur pour l’avenir des relations internationales. En y repensant, on en vient rapidement à se questionner sur les tenants et aboutissements d’une telle idée. Qui définit les critères à respecter afin de se qualifier à ce titre? Existe-t-il, dans le monde, un pays qui ne se croit pas responsable? J’imagine que tout est question de perspective et de priorité.

En rapport à la Chine, parler de responsabilité ne date pas d’hier. L’idée aurait d’abord été amenée, en décembre 1994, par le ministre de la Défense sous l’Administration Clinton. En conférence à l’Université de la défense de l’Armée de Libération Populaire chinoise, l’homme faisait alors remarquer que le plus grand défi qui attendait les États-Unis et la Chine en Asie Pacifique était de s’assurer que la région demeure prospère et stable. Pour ce faire, les deux géants devraient "faire preuve d’un sens profond des responsabilités."