mercredi 20 janvier 2010

Chine, ANASE, Asie de l’Est : les temps changent…

Une analyse de Charles Hudon

« La création de l’ANASE se veut une forme déguisée d’encerclement militaire...le fruit le plus lamentable de l’impérialisme antichinois ».

Le Quotidien du peuple 12 août 1967

Un peu plus deux semaines après l’arrivée de la nouvelle année, rien n’avait encore changé dans le sud de la Chine. Le prix d’un kilo d’oranges oscillait toujours autour des 3 RMB (autour de 50 sous), un kilo de tomates se vendait toujours à peu près 4 RMB… Tout semblait normal, les marchands ne paraissaient pas particulièrement préoccupés. Même s’ils l’avaient été, cela aurait-il vraiment changé quelque chose?

Le premier janvier 2010 marquait l’entrée en vigueur d’une vaste zone de libre-échange qui unit dorénavant la Chine aux dix pays de l'Association des Nations du Sud-est asiatique (ANASE). L’accord devrait permettre à la Chine de sécuriser davantage son accès aux ressources naturelles de cette région tout en facilitant l’exportation de sa production manufacturière. Dans les provinces du sud par contre, on s’inquiète des impacts qu’aura, à court terme, la création de cette nouvelle zone sur l’économie locale. En facilitant l’importation de produits agricoles en provenance de la Thaïlande, du Vietnam, de la Malaisie et de la Birmanie, l’accord risque d’avoir des effets néfastes sur les petits producteurs, qui représentent encore une proportion importante de la population totale de provinces comme le Yunnan et le Guangxi.

jeudi 14 janvier 2010

Pouvoir responsable : C’est vraiment du Chinois!!!

Une analyse de Charles Hudon

Le 21 décembre dernier, le Telegraph de Londres titrait : "Nous avons besoin que la Chine agisse en 'Pouvoir Responsable'". "Pouvoir responsable"… voilà un concept prometteur pour l’avenir des relations internationales. En y repensant, on en vient rapidement à se questionner sur les tenants et aboutissements d’une telle idée. Qui définit les critères à respecter afin de se qualifier à ce titre? Existe-t-il, dans le monde, un pays qui ne se croit pas responsable? J’imagine que tout est question de perspective et de priorité.

En rapport à la Chine, parler de responsabilité ne date pas d’hier. L’idée aurait d’abord été amenée, en décembre 1994, par le ministre de la Défense sous l’Administration Clinton. En conférence à l’Université de la défense de l’Armée de Libération Populaire chinoise, l’homme faisait alors remarquer que le plus grand défi qui attendait les États-Unis et la Chine en Asie Pacifique était de s’assurer que la région demeure prospère et stable. Pour ce faire, les deux géants devraient "faire preuve d’un sens profond des responsabilités."